Éducation et entraînement

En équitation, il ne peut y avoir de véritable méthode, car chaque cheval est un cas.

Nuno Oliveira

La rusticité légendaire des chevaux Canadiens, qui leur donne la capacité de métaboliser facilement la moindre petite ressource alimentaire, les prédispose aussi en cas de surpoids à développer des conditions de santé préoccupantes, comme le syndrome métabolique ou la fourbure. Il est donc important de garder votre cheval Canadien actif et de le soumettre à un programme d’entraînement qui, tout en le permettant de le garder en forme, contribuera aussi au rayonnement de la race en valorisant ses indéniables qualités.

Le cheval canadien cache aussi, sous ses airs parfois débonnaires, un tempérament sensible qui ne pardonne aucune brutalité. Son excellente mémoire lui permet de se souvenir longtemps des expériences qu’il aura pu vivre, autant positives que négatives. Quant à sa vive intelligence, elle saura facilement défier le néophyte.

Considérant tout cela, il est donc important de confier son éducation à un entraîneur d’expérience, qui saura certes être ferme, mais surtout constant, juste, patient, et à l’écoute.

Des bases solides, obtenues dans la confiance et le respect mutuel, seront garantes d’une loyauté sans faille tout au long de votre partenariat.

De la naissance au débourrage

Quelques suggestions d’activités à réaliser avec votre poulain, de la naissance à son débourrage.

Un seul mot d’ordre : donner confiance. Pas de geste brusque ni d’expérience traumatisante, attention aux réactions intempestives des chiens, aux véhicules à moteur, aux bruits insécurisants (pétards, coups de feu ou autre) etc. Si on ne brusque pas la découverte de nouveaux éléments, la curiosité du poulain prendra le dessus et la confiance que vous inspirez fera le reste.

  • Proposer des sensations agréables (grattage ou pansage par exemple)
  • Rappeler les distances à respecter pour préserver notre « bulle »
  • Rappeler le respect et la délicatesse dans les contacts (pas de mordillage)
  • Désensibiliser au toucher de façon progressive (on doit pouvoir toucher le poulain sur toutes les parties de son corps)
  • Donner les pieds
  • Mettre et enlever un licou
  • Demander progressivement la réponse aux aides (voix, traction sur la laisse, « donner sa tête »)
  • Savoir rester attaché à côté de sa mère dans un endroit connu et sécurisant.
  • Apprendre le respect des distances en tout temps (au moment de la distribution de nourriture par exemple)
  • Augmenter progressivement la durée à l’attache
  • Promenades en main, découverte de nouveaux lieux et de nouveaux objets inusités (poubelles, véhicules, pancartes, etc)
  • Parcours d’obstacle en main (flaque d’eau, tronc d’arbre à enjamber, pont de bois, bâche au sol, etc)
  • Accentuer la demande de réponses aux aides (chasser les hanches, mobiliser les épaules, cessions de la tête, reculer, arrêter, etc)
  • Découverte de nouvelles sensations (longe qui passe derrière les fesses ou dans les jambes, tapis sur le dos, couverture, spray à mouche, etc)
  • Monter et descendre de la remorque, premiers voyages à l’extérieur (visite chez des amis, participation à des concours de conformation ou autre)
  • Apprentissage de l’indépendance (promenades en main seul)
  • Premières randonnées en compagnie d’adultes calmes et confiants (un cavalier monté tient le poulain par la longe)
  • Commencer doucement le travail en liberté dans un ring rond (Attention, afin de préserver la santé de ses articulations, les séances doivent être courtes, espacées dans le temps, et les allures modérées. Limiter le galop)
  • Enseigner l’envoi sur le cercle, les demi-tour, les transitions d’allure et les ordres vocaux (pas, trot, galop, arrêt, viens, etc…)
  • Désensibilisation au matériel (bride munie d’un mors doux, selle légère de type selle anglaise ou western synthétique, harnais d’attelage à bricole, etc…)
  • Tourner en longe dans un manège d’entraînement rectangulaire
  • Apprentissage des longues rênes
  • Désensibilisation, positionnement et patience au montoir (ou pour atteler)
  • Début du débourrage à la selle ou à l’attelage (désensibilisation au poids du cavalier, premiers pas, apprentissage des cessions, mise en avant, transitions montantes et descendantes, etc)

 

Le cheval Canadien est très polyvalent et démontre d’excellentes aptitudes dans des disciplines très variées. À ceux qui seraient tentés de lui reprocher son manque de spécialisation, le cheval Canadien prouve qu’il est justement adapté pour des cavaliers non-spécialisés qui veulent d’abord et avant tout avoir du plaisir avec un partenaire ayant un niveau d’énergie gérable, un tempérament calme et serein, et des allures confortables.